dimanche 25 octobre 2009

2ième étape du voyage

Dharamsala, le 7 octobre 2009.

Bonjour les amis!

Le voyage se poursuit dans un climat un peu plus frais que le Rajasthan de notre première semaine. Nous sommes maintenant sur le point de quitter Dharamsala, ville de résidence du Dallai Lama en exil. C’est la fraîcheur ici, tout comme ça l’était il y a 4 jours à Srinagar. L’air des montagnes nous plaît bien après les chaleurs, tout de même sèches, du désert de Thar au Rajasthan.

Je vous laissais alors que nous allions prendre notre train en direction de Delhi. Ajmer est l’endroit idéal pour faire le trajet de cette ville du Rajasthan à Delhi, le Shatabdi Express nous y conduit en plus ou moins 6 heures. Train un peu plus cher que les autres, un repas est servi durant le trajet, nous sommes traités aux petits oignons et aux chappattis. Nous avions calculé large pour ne pas manquer ce train et il nous a fallu attendre plus d’une heure avant le départ. Temps consacré à l’observation du lieu et des gens. Les gares en Inde sont très vivantes. Des centaines, voire des milliers. de personnes y transitent à toutes les heures du jour. Des vendeurs de toutes sortes s’affairent à leurs petits commerces lucratifs. Le son tonitruant des haut-parleurs annone les arrivées et départs très fréquents puisque Ajmer est sur plusieurs routes dans la direction Nord-Sud du pays. Vous savez que la population de l’Inde est à une croissance presque exponentielle, alors il est facile d’imaginer toute cette animation des gares, moyen de transport très populaire et surtout abordable pour la bourse de l’indien moyen.

Et qui dit foule dit aussi source de revenu pour les classes inférieures de métiers, ces petits travaux qui ne demandent aucune d’éducation. C’est ainsi que Rahul, jeune enfant de 10 ans, se promène de plateforme en plateforme de train dans cette gare à la recherche de godasses à cirer. Il porte en bandoulière sa petite boîte en bois usée, une brosse fatiguée mais qu’il sait manier avec beaucoup de rythme et d’énergie, quelques contenants de cire à moitié séchée et une pièce de tissu souple qui servira à terminer le polissage des souliers de ses clients. Rahul m’a tout d’abord abordé par curiosité, il avait déjà remarqué de loin que je portais mes souliers CROC pur plastique, il savait que je ne serais pas un de ses clients. Ce qui l’impressionnait c’était ma stature imposante, et probablement la force qu’il croyait associée à une personne de plus de 220 livres.





Rahul, le petit cireur de souliers de la gare d'Ajmer.
Il n’a pas tardé à orienter le sujet sur ce que je comprenais être la « doubliou, doubliou, doubliou, F-É »… ceci dit avec beaucoup plus de « d » et de « b » que le suggérait ce qu’il voulait me faire comprendre. Les mots s’entrechoquaient nerveusement dans sa bouche. Son anglais primaire, et surtout sa vive excitation à me demander si j’en faisais partie, le faisait s’embourber dans ce mot qui, j’ai fini par le saisir, était la WWWF : la World Wide Wrestling Federation. Le petit Rahul, au regard si vif et à l’esprit encore plus aigüe avait cru reconnaître en moi un de ces lutteurs qu’il admire et qu’il regarde régulièrement à la télévision, celle du « tchaïwalla » du coin puisque chez lui il n’a assurément pas les moyens de se payer ce gadget.

Vous me connaissez, je ne manque aucune occasion de m’amuser. Et ce n’est pas pour me moquer de sa naïveté, et encore moins parce que j’avais le désir de m’identifier à ces mastodontes que je suis entré dans son jeu. Oui, et seulement pour Rahul, j’étais bien l’une de ces brutes qui se donne en spectacle dans les rings. Je lui démontrais, avec des grognements associés, les gestes de force ce que je savais faire dans le feu de l’action pour renverser et venir à bout de mes adversaires. Je voyais l’émerveillement dans ses yeux pétillants de bonheur et son large sourire. D’excitation il dansait et sautillait sur place à chaque simulation de combat que j’accompagnais de ces grognements gutturaux à faire trembler mes opposants autant que les stades. Il me posait question sur question avec son anglais maladroit, et si je n’arrivais pas à comprendre le sens de sa question, il me la reformulait aussitôt autrement. Il voulait tout savoir de ce héros qu’il avait déniché sur la plateforme no. 6 de la gare d’Ajmer. Ainsi il m’a demandé quel était le poids de cette ceinture que l’on remet aux champions, ce à quoi j’ai répondu qu’il ne serait jamais capable de la soulever tant cette large ceinture était lourde. Il croyait à toutes mes fabulations, il y avait longtemps qu’il n’avait eu un passager aussi intéressant avec qui parler. Je lui ai dit de porter attention et de me surveiller à la télévision car on repassait encore les combats qui m’avaient fait couronner champion de ma catégorie en 97 et 99. J’ai ajouté qu’il était facile pour lui de me reconnaître puisque je portais toujours ce chapeau que j’avais, au moment où nous nous parlions, soit mon « Airflow Tilley », alors comment me manquer? Louise s’amusait de voir les réactions de Rahul, mon nouvel ami, et surtout récent admirateur.

Tout à coup, son regard s’est tourné vers un éventuel client et il l’a poursuivi. Il allait se faire les 5 ou 10 roupies pour rétribuer son service. Je le voyais de loin, il s’activait à la tâche et ne me quittait presque pas de l’œil. Louise et moi nous sommes alors entrés dans notre wagon pour échapper au chaos de l’endroit, chaos auquel j’avais pour un instant donné une couleur inattendue et fait rêver un jeune enfant pour qui la vie n’avait rien de très réjouissant dans son quotidien.

Nous ne faisions que passer à Delhi, notre vol vers Srinagar était pour le lendemain. Un autre bref passage au chic Hôtel Anoop, le temps de reprendre un bagage laissé en consigne dans ce Pahargang bruyant, sale, poussiéreux et très étonnant, dans le sens olfactif du terme.

Au moment de notre départ pour Srinagar je n’avais pas encore rejoins mes amis du Cashmire pour leur donner la date de notre arrivée chez-eux. L’Internet ne fonctionnait pas à Pushkar durant les 2 derniers jours où nous y étions, et le message envoyé de Delhi à moins de 12 heures de notre arrivée chez-eux risquait de demeurer lettre morte. Personne ne nous attendait à notre arrivé à l’aéroport de Srinagar, ce qui signifiait que nous serions la surprise du jour pour la famille Pala. Un taxi prépayé nous a conduits au quai des sikharas où vite nous avons négocié le tarif de cette sorte de gondole qui est le moyen de transport vers les nombreux « house boat » du lac, attraction touristique de l’endroit depuis des dizaines d’années.

"House Boat" sur le lac de Dal, Srinagar.

Ce sont les anglais qui les premiers se sont fait construire ces luxueuses maisons flottantes puisqu’il leur était interdit de bâtir quelconque habitation sur la terre ferme. Srinagar était alors un des endroits préférés des occupants britanniques pour échapper à la chaleur étouffante de la capitale du pays. À leurs départs ces larges maisons faites de bois robuste ont été achetées par les riches de la place. D’autres « house boat » ont vus le jour suite à l’invasion du tourisme indien et autre dans cette région du nord de l’Inde qu’est le Cashmire. Ce sont alors des familles cachemiries qui les ont mis à l’eau pour les exploiter. Maintenant ce lac compte plus de 3,000 embarcations cordées les unes à côté des autres tout près du quai principal. Les Pala ont leur « Kingori B.H. » à une quinzaine de minutes de sikhara du quai d’embarquement, dans un endroit paisible où la circulation des différentes embarcations ne gêne pas la paix du lac.

Alors que nous glissions en silence sur le lac tranquille en direction du « Kingori » nous avons été témoins de la surprise, que dire de la presque commotion de notre arrivée. Amin, le plus jeune des Pala, traversait de sa maison vers le « house boat » à notre rencontre, s’excusant déjà de ne pas avoir préparé les lieux pour nous. Nazir, second des garçons de la famille courrait derrière lui pour nous accueillir avec toute la chaleur que nous lui connaissons. Le Kingori était sans dessus dessous, ils étaient à faire le nettoyage de la place pour notre arrivée mais croyaient disposer de quelques jours supplémentaires pour ce faire. En un rien de temps les 2 garçons, après avoir passé l’aspirateur et nettoyer l’ameublement, ont replacé tapis et meubles dans l’ordre que nous connaissions. Nos chambres ont subi le même sort et vite ils ont déposé nos bagages dans nos chambres respectives.


Salle de séjour du "Kingori House Boat".
Harsha, un ami indien depuis presque 15 ans, nous accompagne dans cette partie du voyage. J’avais rencontré Harsha devant ce qui est pour moi le plus beau palais de l’Inde, celui de Mysore. J’en étais alors à ma première vite du sud indien, Harsha était assis sur la pelouse bien rasée faisant face au palais. Il a amorcé la conversation soi disant pour perfectionner son anglais. Il était alors étudiant en informatique et travaillait dans un centre de service Internet. Cette fois-là je l’avais invité à souper dans un restaurant où les bonnes manières étaient de mise sachant que ce jeune homme éduqué ne se sentirait pas intrus dans un tel milieu. Je l’ai revu 3 années plus tard alors que je retournais en Inde, cette fois-ci avec mes amis belges Sandrine et Jean-Luc, Chaina Ram m’accompagnait pour la première fois dans ce qui était pour lui la découverte de ce coin de son pays.

En février dernier, ne sachant comment communiquer un message clair à la famille de Chaina Ram pour leur expliquer mon impossible à me rendre aux funérailles de mon ami, j’avais songé à Harsha et sa grande serviabilité. Je m’étais tourné vers lui pour qu’il téléphone à Shanti Lal et lui dise mon intention de revenir plus tard visiter la famille. Harsha s’était empressé de faire le téléphone et de me retourner des courriels pour me rassurer sur la transmission du message, tout avait été bien compris pour la famille de mon ami décédé quelques jours plus tôt. Alors pour le remercier de toute cette attention qu’il avait porté lors de cet événement, j’avais décidé de faire une partie de ce présent voyage en sa compagnie. Il se faisait un devoir d’être avec nous à Agawa pour la rencontre de la famille, mais il ne pouvait pas se libérer pour l’occasion. Maintenant Harsha enseigne plusieurs matières différentes dans un collège de Delhi où il a amené sa mère et sa sœur de Mysore. Ils vivent dans ce qu’il me décrit être un appartement tellement petit qu’ils sont entassés dans une seule pièce pour vivre et dormir. Imaginez cela dans les pires canicules des mois de juin, juillet et août à Delhi. Qui envierait sont sort?

Harsha avait cumulé 9 jours de congé et c’est à Srinagar que je lui avais conseillé de nous accompagner sachant qu’il ne découvrirait sans doute jamais ce coin du nord de l’Inde si je ne lui en offrais pas l’occasion. De toute évidence la perspective de découvrir Srinagar lui plaisait bien. Il allait prendre l’avion pour la toute première fois, ce qui comportait un élément supplémentaire à son aventure.

Le Kingori H.B. possède 3 chambres à coucher, alors nous étions tous à notre aise et personne ne souffrirait de mes soi-disant (!!!) ronflements. Pour la famille Pala il y avait un petit dépassement à faire parce que Harsha est végétarien, et je pourrais même ajouter qu’il est « compulsivement » végétarien. La compulsion est une caractéristique parfois même un peu agaçante chez cet ami, mais nous sommes arrivés à sourire de ce trait de caractère. Même, je dois l’avouer, je m’en suis un peu moqué à l’occasion. Je suis persuadé que les frères Pala se sont peut-être aussi un peu amusés avec toutes les questions parfois surprenantes que pouvait poser Harsha pour approfondir sa culture kashmiri.

Et, tout strict qu’il peut être dans sa vie, il pratique aussi le yoga matinal. Je me suis d’ailleurs laissé prendre au jeu quand il m’a demandé tôt le premier matin si je voulais l’accompagner dans ses «breathing exercices » de yoga. Moi, quand on me parle de « breathing something » ça va, alors nous nous sommes installés dans sa chambre, je n’ai pas mis trop de temps pour constater qu’il y avait pas mal trop de contorsions qui accompagnaient ces respirations. Je me suis mis à rire de mes gaucheries à tenter de prendre les positions qu’il m’indiquait tout en « respirant », et c’est là que s’est terminé mon cours de yoga matinal. Harsha pouvait bien jouer au contorsionniste sans moi. Louise a été meilleure élève le lendemain, mais je la soupçonne de s’être retenue de rire pour ne pas décevoir son maître d’un jour.

Louise, avec son maître de yoga, dans ses "breathing exercices matinaux".

Si notre première journée s’est passée à faire le farniente sur le « house boat », le programme s’est vite organisé pour les autres jours. Harsha avait hâte de découvrir Srinagar et ses environs. Gulzar, qui avait pris congé de toutes ses responsabilités à l’égard de sa fabrique d’articles de cuir, nous a accompagné dans un tour de ville. Louise voulait aller voir le marchand de pashmina, et c’est là que notre premier arrêt s’est fait. Nous avons poliment refusé l’invitation à prendre le dîner chez-lui. Gulzar l’a plutôt convaincu de nous accompagner pour la découverte du cartier ancien de Srinagar puisqu’il connaissait les détours pour y accéder.


Intérieur d'une des mosquées les plus fréquentées de Srinagar.
Srinagar est une ville à majorité musulmane, nous sommes donc allés voir les mosquées célèbres de la ville. Mosquées très actives puisque dans cette région de l’Inde ils sont très pratiquants. Les plus dévots d’entre eux s’arrêtent 5 fois par jour pour les prières. L’appel des muézins se fait entendre à heures fixes du haut des minarets de tous les points de la ville pour les rappeler à leurs devoirs. Ces arrêts dans les mosquées nous ont données une occasion unique de faire connaissance avec plusieurs kashmiris très sympathiques. Ils nous abordaient souvent par curiosité mais ceci toujours avec une belle chaleur. Peut-être sont-ils contents de voir que certains touristes s’aventurent à Srinagar qui fait l’objet de représailles politiques en raison du désir de cette région de l’Inde d’accéder à leur autonomie, ça vous rappelle quelque chose?

Les rues de cette partie de la ville sont bordées de maisons de bois vieilli presque toutes en ruines, et pourtant toujours habitées, ce qui donne un charme que nous ne pouvons retrouver dans aucune autre région de l’Inde. Les commerces ouverts sur les rues dépourvues de trottoir nous donnent accès à tout ce que les habitants de ce cartier ancien ont besoin. Rien de superflu, nous ne sommes pas ici dans le mode de consommation effréné que nous les nord-américains connaissons peut-être trop bien.

Nous croisons au passage des jeunes filles et jeunes garçons revenant de l’école. Tous portent un costume associé à son institution, plus qu’à son école. On reconnait vite les filles qui adhèrent aux institutions musulmanes puisque qu’elles sont toutes vêtues de blanc et se recouvrent la tête du tchador traditionnel. Pour les autres c’est l’habituelle chemise blanche ou bleue avec une jupe à carreaux de diverses couleurs. Elles nous saluent avec une timidité quasi-empruntée. Si ce n’était de la barrière linguistique nous aurions sans doute droit à de longues conversations animées. Aucun signe religieux particulier chez les garçons qui portent chemises blanches et pantalons gris ou bleu. Ils semblent moins enclins à l’échange, parler avec les touristes c’est probablement plus l’affaire des filles.
Puis ce fut la visite d'un des jardins érigés autour du lac. Nous avions auparavant visité les 2 jardins qui datent de l'aire mogol, maintenant c'est à flanc de montagne que nous allions en découvrir un autre. Beaucoup de fleurs, ce jardin domine le lac, il est bien organisé, tout y est harmonisé. Ce qu'il a de particulier c'est qu'une source y coule depuis longtemps. L'eau qui en sort aurait des propriétés miraculeuses, une sorte d'huile de St-Joseph quoi. Bien des pèlerins y viennent pour y boire cet eau et en profite pour remplir des contenants qu'ils rapportont chez eux par la suite. De ce jardin la vue du lac est impressionnante, une bouffée d'air frais dans un milieu déjà sain, et saint tout à la fois.
Les jardins dominant le lac Dal.
Le deuxième jour était consacré, tôt en après-midi, à une sortie en sikhara, ces embarcations, type gondole, recouvertes d’un toit rigide, entouré de rideaux de coton qui flottent tout autour pour nous protéger de l’ardeur des rayons du soleil. Une journée en sikhara peut être l’occasion de souffrir, le même soir, d’un coup de soleil fort désagréable. Mieux vaut prévenir.
Après-midi en sikhara pour la visite de la mosquée blanche.
Nous nous rendons, cette fois-ci en compagnie d’Amin, à la mosquée blanche. Il est dit qu’un cheveu du Bouddha y est quelque part enchâssé, relique très précieuse. Pour ma part je suis toujours un peu sceptique quand j’entends parler des reliques du Bouddha. S’il devait réellement y avoir un cheveu ou une dent du Bouddha partout où il est dit qu’il y en a, assurément que le Bouddha aurait été beaucoup plus chevelu que moi, et aurait aussi eu plusieurs dents surnuméraires. Mais enfin, je ne conteste rien devant leur croyance en la chose, il est parfois plus sage de se taire. Encore ici la pratique religieuse est remarquable. Dans l’enceinte principale, réservée aux hommes, on y voit de nombreux musulmans en prières, certains semblent très intenses dans cette communication qu’ils ont avec Allah. À mon sens la prière est un fait universel, peu importe qui l’on prie et dans quel endroit on le fait, les mêmes valeurs d’amour prévalent.

Autour de la mosquée, c’est le marché. Rien à voir avec ce que prise le tourisme ici. On y vent des fruits, légumes, articles de travail grossièrement fabriqués, du linge qui ne ferait pas preneur chez-nous tant la mode est à contre courant avec ce que nous connaissons.
Dans un coin du marché on fait frire de larges pâtisseries plates, sorte de crêpes de presque un mètre de diamètre qui se vend en pièces, au poids.
Larges crêpes fabriquées au marché de la ville, le nom de ces crêpes m'échappe.
Les musulmans ne sont pas végétariens alors des marchands de viande s’affairent aussi devant des pièces de moutons ou chèvres. Il n’y a pas de perte puisque même les entrailles des animaux sont suspendues, bien exhibées au-dessus des têtes des marchands. Ce qui fait le délice, paraît-il, ce sont les têtes de ces animaux, présentées de telle façon qu’il ne nous est possible que de reconnaître la langue qui prend place au centre d’un morceau de viande rouge plutôt informe constitué surtout d’os et de ligaments. Selon notre ami Amin nous perdons à ne pas y goûter. Enfin, ce sera peut-être pour la prochaine fois!

Le retour en sikhara se fait de noirceur, nous glissons sur le lac alors qu’un crépuscule orangé se miroite au travers de la végétation marécageuse du lac Dal. La forteresse dominant la ville se dessine dans un ciel presque sans nuage.

Je l’ai dit, nous connaissons cette famille depuis quelques années maintenant. Eux aussi nous connaissent et n’hésitent pas à nous faire entrer dans leur intimité. Louise en sait quelque chose puisqu’elle passe des heures en compagnie des femmes de la famille à bavarder des petites choses de la vie et peut-être même à apprendre des secrets qui ne se divulguent que dans les cuisines, où les hommes ne s’ont pas réellement bienvenus. Louise est à son mieux ici, souvent entourée des jeunes enfants de la famille, puisque les 3 garçons vivent tous dans cette maison avec leurs femmes et enfants. Maison que les propriétaires de la place, les parents Pala, partagent avec eux.

Le dernier soir avant notre départ Gulzar, fils aîné, nous avait organisé une sortie un peu spéciale. Son guru se rendait prier dans un sanctuaire situé bien en retrait de la ville et il nous y amenait. Il fallait qu’il connaisse notre ouverture d’esprit pour ce faire. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre et pour dire vrai, nous ne nous serions jamais imaginer ce qui allait se passer là. Une route empoussiérée et tortueuse passant à travers des plantations de riz et des carrières de briques nous menait dans un village où visiblement nous devions être les tout premiers touristes à poser le pied. Gulzar nous a fait marcher durant une vingtaine de minutes dans un sentier qui menait au sanctuaire en question. Une toute petite structure, abris de plus ou moins 12 pieds par 12 pieds, construite de matériaux rustiques, se trouvait dans un coin de forêt clairsemée. À l’intérieure de celle-ci, recouverte de grands draps verts, se trouvait la tombe du saint homme qui avait été reconnu comme un grand soufi. Le guru que nous allions rencontrer était son disciple, ce qui se dit « follower », dans les termes de Gulzar.

Le guru actuel est lui aussi vénéré, j’irais jusqu’à dire aduler par plusieurs de ses actuels adeptes. Nous ne comprenons absolument rien de ce qu’il dit aux gens qui l’entoure mais son attitude en est une d’écoute. J’apprends par Gulzar qu’il donne des conseils, autant pour la vie de tous les jours, que pour faire grandir la spiritualité en eux. Quand il s’adresse à une personne il parle aussi à tous indirectement pour livrer un message. Un temps de silence et des prières se font entendre, puis c’est le retour au village dans la pleine noirceur, pour seule lumière, des éclairs dans un ciel noir d’encre. Le guru fait des pauses de temps à autre sur le chemin du retour, indique des choses au sol sans que je comprenne ce qui se passe. Quand je demande à Gulzar la signification de ceci il me répond que personne ne sait exactement ce que le guru fait par tout ce gestuel. Il semble que tous lui portent une confiance sans borne, que rien de ce qu’il fasse ne soit questionner. Évidemment nous demeurons quelque peu sceptique devant ce qui pourrait être vu comme un tour de cirque, une manière de manipuler les gens, mais je me tourne sur mes expériences antérieures pour croire en tout cela.

Il y a des êtres sur cette terre qui sont des lumières pour les autres, je crois que ce guru, même si je ne comprends rien à ce qu’il fait, est là pour être leur lumière, leur enseignement, qui porte ses adeptes à s’approcher de la vérité, qui les aide à grandir dans cette présente vie, qui les touche de manière à faire d’eux des personnes de bien qui transmettront les bonnes valeurs et propageront un peu de cette lumière qui l’a atteint lui-même. Gulzar est un homme aux valeurs incroyablement humaines, il est près des gens et des plus respectueux de ses proches, nous en faisons un peu partie, alors ces valeurs qui étaient sans doute déjà en lui ne sont que plus renforcées par cette homme de bien qu’il vénère. Un guru simple qui ne dort jamais sous un toit, qui donne tout ce qu’il possède sur le plan matériel autant que sur le plan de la spiritualité. Un être d’exception.

Nous revenons très tard ce soir-là pour le souper sur le Kingori H.B., le repas toujours parfumé de cannelle et de cardamome, à la mode kashmiri, nous attend dans plusieurs contenants thermos. À chaque fois que nous ouvrons un de ces contenants ce sont les parfums des mets et les exclamations de plaisirs qui accompagnent le geste. Un riz basmati parfumé, deux sortes de légumes savoureux, des pièces de poulets relevées dans les épices que seules ces femmes savent finement doser, parfois du mouton tendre dans une sauce savoureuse, des fruits cuits, pommes ou poires dans une sauce encore chaude qui goûte la cannelle, tous ces plats nous font saliver abondement avant de les voir dans nos assiettes. Les Pala ont le savoir faire pour nous plaire en gastronomie. Des surprises nous attendent sur la table à tous les jours, et c’est satisfaits et bien repus que nous sortons toujours de table.

Comme tous les matins où je me suis retrouvé sur ce « house boat », j’étais debout avant que le soleil se lève. J’aime savourer le calme du matin, voir les premiers bateaux fendre l’eau calme, chargés de racines de nénuphars que les femmes vont cueillir très tôt le matin pour vendre aux propriétaires d’animaux.
Cueilleuses de racines de nénuphars passant devant le Kingori tôt le matin.
Toujours les mêmes femmes, toujours à la même heure, routine quotidienne. Ensuite ce sont les parents qui reconduisent dans leurs petits bateaux des enfants tous fiers et bien coiffés qui se rendent dans leurs tenues impeccables vers leurs écoles.
Enfants se rendant à l'école le matin.
Viennent aussi accoster à notre « house boat » les divers marchands de fleurs et de légumes qui tôt le matin savent reconnaître le touriste et tenter leur chance pour une vente de fleurs ou de semis à rapporter dans leurs pays.
Vendeur de fleurs et de semis abordant le Kingori au petit matin.
Tantôt c’est le dhobiwalla, qui s’approche à son tour pour offrir ses services de lavages du linge. Une embarcation plus imposante se pointe ici jusqu’à 2 fois par jour pour offrir tout ce qui peut être consommé et bu par les touristes que nous sommes. Nous pouvons faire nos provisions d’eau embouteillée, de jus ou de friandises diverses pour les encas de la journée. En fait, nous n’aurions pas à sortir de notre maison flottante si l’envie nous en prenait de le faire.

Dernier matin, autre levée à la barre du jour. Les bagages sont partiellement faits avant le petit déjeuner. Monsieur Pala vient m’offrir un chapeau de sa propre confection, chapeau en laine de mouton qui sera sans doute très apprécié dans nos froides journées de l’hiver. Il a encore la main, il n’a pas perdu la manière de faire même si ce sont maintenant ses garçons qui font la confection et le commerce du cuir. Gulzar arrive avec un « kurta pijama » qu’il m’a fait faire sur mesure le premier jour suite à notre arrivée. Amin m’a déjà offert un chapeau vendu devant la mosquée, ces chapeaux que les musulmans portent pour entrer dans les lieux de prière. J’en fais l’essayage, le tailleur avait vu juste et je suis bien à l’aise dans ce nouveau vêtement. C’est décidé, c’est habillé ainsi que je prends l’avion qui nous mènera vers Jammu. Louise me rassure en me disant que ça ne va très bien, on a toujours un peu une crainte de faire le clown quand on s’éloigne des tenues vestimentaires de tous les jours.

Ensuite nous passons aux quelques photos à prendre avec toute la famille, puis les embrassades bien chaleureuses de tous. Mais surtout ce toujours très paternel baiser sur le front donné par le père Pala qui nous redit, comme à chaque fois que nous y sommes allés, que nous sommes chez-nous chez-lui, que sa maison est aussi la nôtre.
Papa Pala en ma compagnie.
Un sikhara est déjà chargée de nos bagages, on prend place sur les larges coussins et c’est le départ vers l’aéroport. Gulzar nous y amène avec sa petite fourgonnette blanche. Tous les détours pour nous rendent à l’aéroport et la sécurité imposante de la place nous ont quasi fait manquer notre vol. Les bagages n’ont pu être mis dans notre avion et nous avons appris à Jammu qu’il nous fallait les attendre 2 heures, qui se sont avérées être 3, puisqu’un orage entre Srinagar et Jammu avait retardé le vol dans lequel nos bagages avaient été placés. Nous avions d’ailleurs eu un aperçu de cet orage dans notre vol Srinagar – Jammu. J’ai pris bien des vols dans ma vie mais jamais je n’ai ressenti des turbulences comme celles de ce vol. En plus de perdre très rapidement de l’altitude, l’avion battait dangereusement de l’aile, et quand je dis battre de l’aile il ne s’agit pas une figure de style, je vous le jure. Des cris se faisaient entendre et même si je gardais mon sang froid, je dois avouer que je me suis dit que si c’était là les derniers moments de ma vie, il fallait à tout prix que je garde mon calme pour remercier les puissances supérieures de cette très belle vie qui m’avait été accordée. Heureusement ces prières seront à mon crédit pour le futur.

Dharamsala était notre destination du jour, un taxi nous attendait à Jammu, taxi organisé par Amin qui connait Dharamsala parce qu’il y tient un petit commerce de vente d’articles de cuir confectionnés par son frère Gulzar. C’est un taxi confortable et surtout un chauffeur qui n’allait pas risquer nos vies entre Jammu et Dharamsala qui a dû patienter 3 heures avant de nous voir sortir de l’aéroport avec nos bagages enfin récupérés. Nous allions entreprendre une route serpentant en montagne sur plusieurs kilomètres avant de toucher la destination finale. Pas facile pour Louise qui a le mal des transports.

Notre première journée a été consacrée au repos et à la reconnaissance des lieux. Vite nous avons appris que le Dallai Lama ne se trouvait pas ici, qu’il était plutôt à Montréal où sa venue faisait l’événement puisqu’il avait fait place comble au Centre Bell. Nous sommes tout de même allés au monastère où se trouve sa résidence. Endroit idéal pour le recueillement devant la salle de prières où le Dallai Lama prend place quand il n’est pas dans un quelconque coin de la terre à propager son message de compassion. Avant de quitter le lieu nous observons la règle et faisons quelques circonvolutions autour du monastère principal en tournant les moulins à prières sur les murs qui en font le tour.

Le lendemain était une journée très particulière. Il y a 5 ans de cela Louise et moi nous avions fait la visite du T.C.V., le Tibetan Children Village. Nous avions alors débuté le parrainage de 2 jeunes enfants qui venaient tout juste d’arriver illégalement, c’est-à-dire en passant par les cols élevés des montagnes du Tibet vers l’Inde. Certains parents préfèrent cette solution pour leurs enfants qui autrement ne seraient pas élevés dans la tradition tibétaine. Les chinois qui ont occupé le territoire en 1959 ne font rien pour préserver les traditions ancestrales du peuple tibétain, et surtout maintenir ce peuple dans cette tradition religieuse importante qui faisait d’eux des gens pacifiques vivant simplement, toujours tournés vers les valeurs de compassion, de générosité et de respect.

Nos deux petits enfants, un garçon et une fille, ont le même prénom, Pema, ce qui signifie « fleur de lotus », un nom très commun chez les tibétains puisque le Bouddha est toujours représenté assis à l’intérieur d’une fleur de lotus. Ce sont eux qui étaient la raison première de ce détour vers Dharamsala. Nous les avions revus 2 ans après le début du parrainage. Nous les revoyions maintenant 5 ans après ce début de relation de parrain et de marraine.

Le Tibetan Childen Village est situé à 3 ou 4 kilomètres de Macleod Gang, il faut le spécifier, est le réel lieu de résidence du Dallai Lama en exil, Dharamsala est la ville tout en bas de cet enclave bouddhiste qu’est Macleod Gang. Un taxi nous y a menés en milieu d’après-midi alors que les classes prenaient fin. La responsable du programme a vite fait de faire le message pour que nos 2 petits amis viennent dans son bureau. La jeune Pema de Louise est arrivée la première, toute timide comme elle l’a toujours été.
Arrivée de mon petit Pema chez la coordonatrice du programme de parrainage.
Ensuite c’est mon jeune Pema qui est arrivé tout essoufflé d’avoir couru jusqu’au bureau. Un peu de timidité pour lui aussi dans les premières minutes, mais ensuite une communication a prise place. Pema ne parle évidemment pas l’anglais mais il suit des classes d’anglais. J’ai reçu dans le passé de brefs messages où il écrivait de courtes phrases en lettre moulées. Quand je lui pose des questions simples, il est en mesure d’y répondre par des « yes » et des « no » qui sont bien placés aux bons endroits, il saisi bien le propos sans pouvoir répondre, c’est déjà ça. Nous leur avions apporté, dans des sacs d’écolier, des vêtements et des articles scolaires qu’ils ont déballés sous nos yeux avec beaucoup d’intérêt. Les sac-à-dos semblaient un peu trop grands pour eux, mais ils sauront bien faire aussi avec cela.

Nos petits Pema se prêtent bien à l’inévitable séance de photos qui s’en suit. Après nous être entendus avec la jeune tibétaine responsable du programme, nous avisons nos petits amis que nous reviendrons le lendemain pour les voir en classe et aussi visiter leurs maisons. Puis nos petits Pema se dirigent vers leurs classes, ou leur maison avant que nous retournions à notre « guest house ».

La classe du matin commence à 7:00 heure et se termine vers 11:30 heure. Nous sommes au rendez-vous et on nous amène dans ces réseaux d’escaliers qui montent et descendent vers les différents bâtisses où sont les classes. En tout il y a 42 classes dans quelque 7 bâtisses regroupées dans la partie centrale de l’immense terrain du T.C.V. La classe de mon jeune Pema comprend 33 élèves, il mentionne lui-même le nombre en anglais quand je pose la question à son professeur.
Pema dans sa classe au T.C.V., me montrant fièrement son cahier de devoir d'anglais.
C’est un petit déluré. Il me montre son cahier d’anglais où les notes sont généralement bonnes. L’enseignante me dit qu’il lui arrive parfois de ne pas présenter ses devoirs à temps, je ne manquerai pas de le rappeler à l’ordre dans les messages qui suivront mon retour au Québec, parce que je lui écris de courtes lettres de temps en temps dans une année pour maintenir le lien. Dans la classe les bureaux sont un peu entassés les uns sur les autres et celui de Pema se trouve en plein milieu de la classe. On peut deviner une belle complicité entre lui et ses copains de classe.

Cette visite terminée nous allons voir sa maison située à quelques marches de sa classe, puisque tout est en montagne ici. Une femme y est présente, c’est la « maman » de cette maison où une quarantaine de jeunes tibétains d’âges variées, façon de reconstituer une famille, vivent dans 2 dortoirs, l’un destiné aux filles et l’autre aux garçons. Pema m’indique son lit et l’endroit où il range ses choses. Tout est en ordre là-dedans, les couvertures sont toutes bien pliées au bout des lits. L’ordre et la discipline semble être le leitmotiv qui règne dans ces maisons. Il me présente même la mascotte de sa maison, une brebis toute touffue qu'ils entretiennent en attendant le jour du festin...
Pema pose devant la maison oèu on le loge, en compagnie de sa mascotte bien dodue...
Puis Pema retourne à sa classe alors que nous nous dirigeons vers la classe de l’autre Pema.

Dans cette nouvelle classe on s’affaire avec dans grands contenants de plastique de toutes sortes, c’est la leçon de mathématique sur les mesures millimétriques.
Leçon de mathématique, on apprend les mesures métriques ici ce matin.
Ça bouge mais les élèves écoutent attentivement les enseignements de leur professeur. Ils sont plus ou moins distraits par notre présence. Louise s’intéresse à son tour aux devoirs de sa jeune Pema et ensuite nous allons voir sa résidence. Contrairement à mon petit protégé, la petite Pema demeure timide à un point tel que Louise s’en inquiète. Elle lui semblait plus épanouie lors de la deuxième rencontre il y a 3 ans, Louise se demande si derrière cette timidité il n’y aurait pas quelque traumatisme psychologique. C’est vrai qu’en présence des femmes qui s’occupent de sa maison, la petite demeure même plus que timide, elle répond aux questions en parlant tout bas, encore plus qu’elle le faisait dans sa classe quelques minutes auparavant.
Pema photographiée avec la responsable de sa maison (à gauche) et la responsable du programme du parrainage (à droite).
Louise ressort plutôt bouleversée de cette seconde rencontre où elle s’attendait à la voir sa petite Pema plus détendue, plus expressive. Louise compte bien entrer en contact avec la responsable pour tirer un peu de cela au clair. Et c’est très possible de la faire, l’Internet est un moyen de communication que j’ai souvent employé avec les dirigeants de cet organisme. Les réponses viennent toujours très rapidement, il y a beaucoup de professionnalisme chez eux.

Comme nous nous dirigions vers la sortie du T.C.V. nous remarquons une classe d’éducation physique sur l’emplacement destiné aux sports. Belle surprise, c’est mon petit protégé qui est à l’œuvre. Je saisis ma caméra pour le prendre en action. Il ne cesse de courir et de bouger, dans l’espace d’une trentaine de minutes je l’ai vu successivement jouer au soccer, au basketball et au très populaire cricket. Je réalise, à le voir dans son élément, à quel point il semble bien dans sa peau et entouré d’un solide réseau d’amis.
Pema dans la cour de l'école pour sa leçon de gymnastique.
Si Louise a des craintes pour sa Pema, je n’en ai aucun pour le mien, je constate que c’est un enfant heureux. Il s’est parfaitement adapté à sa vie de réfugié dans cette terre d’accueil où il saura sans doute se débrouiller plus facilement que s’il était resté au Tibet occupé.

Comme à notre première visite du T.C.V. nous revenons à pied à travers une route qui passe à travers une forêt de grands pins. Cette fois-ci nous empruntons celle qui passe par une petite église de pierres, église probablement anglicane, entourée d’un cimetière qui fait foi de la présence des anglais en Inde. De vieilles pierres tombales brisées par le temps jonchent ce cimetière tout en pentes. Plusieurs épitaphes remontent au 18ième siècle, on y lit des drames, entre autre des morts par épidémie et par tremblement de terre. Il y a toujours beaucoup à apprendre à visiter les cimetières, je le sais parce que j’aime aussi à le faire au Québec de temps à autre.

Demain nous prenons un autre vol, décidément on fait les riches à se promener comme çà, mais avec ce peu de temps pour faire tous ces lieux inscrit à notre programme, c’est assurément la meilleure façon de voyager cette fois-ci. Nous n’aurons pris qu’un seul trajet de train aller-retour vers le Rajasthan en début de voyage, le reste se fait par la voie des airs… j’y prendrai peut-être goût. Nous voilà partis pour un bref trajet d’une heure vers l’aéroport le plus près de Dharamsala. Nous allons passer une courte nuit à Delhi et ensuite un autre vol nous amènera vers Aurangabad, ville située au centre du pays à la hauteur de Mumbaï (Bombay si vous n’êtes pas habitué à la nouvelle nomenclature des villes indiennes). De là nous serons à quelques kilomètres d’une des découvertes de ce présent voyage, les grottes d’Ajanta et d’Ellorâ. Nous ne pouvons toujours rester à l’intérieur des sentiers battus. Je saurai vous en reparler dans quelques jours.



1 commentaire:

  1. Je ne me fatigue pas de te lire. En plus, avec les photos, c'est comme si on y était!
    Merci.

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